A l'aube d'un nouveau jour.

Un mois ? Peut-être deux ? Plus encore ? Je ne sais plus. Voilà maintenant trop longtemps que l'on m'a enfermée ici pour que je puisse m'en rappeller.
Il y a bien une horloge, fonctionnelle, mais bien trop vieille, elle ne donne ni l'heure, ni la date, se contentant simplement d'indiquer le jour et la nuit. Sans doute mise à ma disposition pour que je puisse garder un minimum la raison. Sans elle, cela fait sûrement longtemps que j'aurai perdue la raison, comme n'importe-qui l'aurait fait à ma place, sans doutes.

Je n'aime pas cet endroit, je ne m'y suis jamais sentie à l'aise. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé, après tout, rien ne manque. L'endroit n'est pas si étroit, il y a une salle de bain, une chambre, un bureau dans lequel on retrouve plusieurs étagères contenant un répertoire plus ou moins impréssionant d'oeuvres littéraires.
Les vivres ne manquent pas non plus, que ce soit pour l'eau comme pour la nourriture, bien que je ne comprenne toujours pas comment le frigo, pourtant vide la veille, puisse être à nouveau plein le lendemain sans que je n'ai vu ni même entendu personne y déposer ledit contenu..

Certains pourraient penser, à la description que j'en donne, qu'il s'agit là du lieu de vie parfait.. Oui, si l'on en oublie le fait qu'il n'y ni portes ni fenêtres..

Comment suis-je arrivée ici ? Je n'en ai pas la moindre idée. Je ne me souviens que de peu de choses. Parmi celles-ci, mon identité. Je me nomme Eleraldhan, Enfant de la déesse Feca, je vivais autrefois au milieu des miens, dans une cité que l'on nommait Juno. 19 ans, c'est l'âge que l'on m'aurait donné si j'avais pu y rester plus longtemps. Je n'ai jamais été une grande guerrière, préférant les livres aux épées et autres arts martiaux, il m'arrivait souvent de refuser de sortir, pour pouvoir continuer à lire, à m'instruire, afin de mieux comprendre le monde. J'avais réussi, au bout de plusieurs années, à devenir un membre intégrant d'un célèbre laboratoire de la cité. Tout se passait bien, et je venais tout juste de terminer un rapport important concernant la compression moléculaire de la cervelle des Iop tout au long de leur vie lorsque, d'un instant à l'autre, je me suis retrouvée piegée ici. Un battement de cils ayant suffit à anéantire tout ce que j'avais connu jusqu'alors...

Au début, encore sotte, je pensais simplement m'être endormie, je pensais que tout cela n'était qu'un cauchemar, que je n'allais pas tarder à me réveiller. J'ai alors attendu, encore et encore, mais je ne me suis jamais réveillée de l'autre côté. Au final, je m'y suis fait, j'ai fini par comprendre que cet endroit était bien réel, tout comme la situation dans laquelle j'étais, mais il m'a fallu du temps avant de me relever. Cet endroit est bien réel, aussi étrange qu'il puisse paraître, et, bien que prisonnière, je n'ai jamais eu de chaines aux chevilles ou aux poignets. J'ai déjà assez perdu de temps, et cela suffit. Pourquoi suis-je ici, je n'en sais rien, mais je ne compte pas y rester, je n'ai pas emmagasiné toutes ces connaissances en vain et je suis bien décidée à en faire la démonstration.

Debout, le regard dirigé droit devant moi, je levais alors ma main droite en direction du mur le plus éloigné.

" Il est temps de sortir d'ici. "

Suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite !

» Le petit nouveau !
» La terre qui t'a vu naître te verras toujours revenir un jour ou l'autre (Pinsa Love)